Revue Sources

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Curieusement, le mot «ville» qui signifie un agglomérat plus ou moins organisé – pensez au bidonville! – dérive du latin «villa», synonyme de maison de maître ou manoir campagnard où il fait bon vivre. On n’imagine pas une villa sans son jardin attenant et aujourd’hui sans sa piscine. Privilège exceptionnel dont peuvent se targuer les nouveaux riches, les héritiers chanceux et ceux qui ne redoutent pas de s’endetter.

Mais l’heure vient, et elle pourrait avoir déjà sonné, où la majorité des humains auront quitté la verdure pour rejoindre les zones vouées à l’urbanisation. J’habite en bordure d’un lac de quelque importance dont la rive droite tend à ne former, d’un bout à l’autre, qu’une seule agglomération en voie de densification. L’Afrique, pour ne parler que d’elle, connaît la même révolution. A titre d’exemple, la ville rwandaise de Kigali que j’ai encore connue bourgade rurale servant de capitale à un peuple de paysans est devenue en quelques années une métropole démesurée, exerçant une attraction incompressible sur tous les «jeans sans terre» et autres malchanceux qui vivotent en économie fermée sur leurs mille et une collines.

Ce phénomène ne laisse ni l’évangile ni l’évangélisation indifférents. Proclamée d’abord à la campagne, la bonne nouvelle a gagné la ville et ne la quittera plus. C’est la revanche de Caïn, fondateur de la première ville (Genèse 4, 17), sur son frère nomade et cultivateur.

Au moment où beaucoup de citadins désertent leur ville pour «vaquer» quelques jours en des lieux plus verts et moins bruyants, Sources leur livre cette brève réflexion sur le monde urbain.

Ne serait-ce que pour attiser leur nostalgie des grands ensembles. Je plaisante, sans doute, mais si peu, en vérité !

Ce numéro d’été vous ouvre bien d’autres fenêtres et même quelques lucarnes. Nous regretterions de vous les laisser fermées.

Bonnes vacances et revenez-nous vite!

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