Revue Sources

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Deux lourdes briques parues cette année, chacune de plus de 600 pages, écrites par deux éminents connaisseurs du dossier, constituent le bassin où je me suis plongé pour approcher tant soit peu de Charles de Foucauld. L’une, polémique, due à la plume de Jean-François Six, éditée au Cerf; l’autre, irénique, parue chez Salvator, écrite par Pierre Sourisseau, archiviste au service de la «Famille spirituelle de Charles de Foucauld».

Car il se fait que le torchon brûle entre les héritiers présomptifs de ce Charles, assassiné à Tamanrasset le 1er décembre 1916. Deux clans: ceux qui suivent plutôt le fondateur d’une société religieuse ou d’une «famille spirituelle» et ceux qui se réclament d’une union plus large, inspirée elle aussi par celui qu’ils appellent l’ermite – missionnaire du Sahara. L’héritage de Charles est décidément trop riche pour n’appartenir qu’à quelques uns.

Quel est son nom?

Quels noms lui attribuer? Ou plutôt, comment se nomme-t-il lui même? Pour autant qu’un nom puisse révéler la richesse et l’identité complexe de celui qui le porte. J’en aligne quelques uns, sans en épuiser la liste: Moine trappiste? Domestique des Clarisses? Moine soldat? Petit frère du Sacré Cœur de Jésus? Petit frère de Jésus? Ermite au Sahara? Missionnaire? Ermite de Tamanrasset? Le marabout chrétien? Le marabout français? L’explorateur? Le scientifique philologue et anthropologue? Le petit frère universel? Ou tout simplement Charles de Foucauld ou, plus simplement encore, Charles?

Chaque vocable est source d’une interprétation différente ou fait naître une «religion» particulière. D’où les tiraillements entre héritiers du même Charles. Mieux vaut, me semble-t-il, respecter l’ensemble de ces appellations, n’en privilégier aucune, ne pas découper en tranches fines le personnage pour ne retenir de lui que celle qui nous convient.

La mort de Charles

Il faut situer cette mort survenue à Tamanrasset le 1er décembre 1916 dans le cadre d’un conflit plus général: la guerre de 14-18. Des bandes armées (Sénoussites) attaquent les positions françaises du Sahara algérien à partir de la Tripolitaine, alors possession italienne autrefois sous domination ottomane.

Charles a une quasi fringale de relations humaines

Le Père de Foucauld vit seul dans ce qu’il appelle son «fortin». C’est par ruse qu’il est saisi et ligoté. Il ne semble pas que ses ravisseurs aient eu l’intention de le tuer, mais de l’emmener prisonnier ou otage. En fait, Charles passe plusieurs heures silencieuses, gardé par un jeune fellaga, alors que d’autres pillent sa maison. Suite à un tumulte, Charles, immobile jusque là, aurait fait un geste interprété comme une menace par son gardien. Ce dernier fait usage de son arme et l’abat. Enterré sur place avec deux soldats, morts eux aussi dans cette sanglante fusillade.

Difficile de considérer cette mort comme un martyre en haine de la foi chrétienne. Il s’agit plutôt d’un fait de guerre. Même si les habitants de la bourgade de Tamanrasset, harangués par les assaillants, félicitent les agresseurs pour cet acte de «libération». Ce retournement est cruel quand on sait le désir de Charles d’«apprivoiser» ses voisins et surtout de les aimer. Comme Jésus, Foucauld meurt seul, abandonné des siens. On retrouvera dans son «bordj», enfouie de le sable, la lunule eucharistique devant à laquelle il priait.

Un orphelin velléitaire

Au départ, un orphelin de père et mère. Une sœur cadette qui partage le même destin. Les deux enfants retrouveront un foyer chez leur grand-père maternel. Le jeune Charles se fait remarquer par la douceur d’un tempérament quelque peu nonchalant, entouré par un grand-père fortuné et omniprésent. L’aïeul veille à tout, décide de tout et, tout en le chérissant, pardonne toutes les frasques de son petit-fils.

Le jeune Charles affiche à cette époque un caractère velléitaire plutôt que volontaire. Il fait ce qu’on lui demande, sans enthousiasme (école, carrière militaire). Il s’ennuie ferme en garnison ou en cantonnement, mais il se réveille quand il est en mouvement, en opération. De là, son laisser aller quand il est cloisonné dans une caserne. Sa révolte se manifeste dans des actes d’indiscipline plus ou moins grave qui entraîneront un jour son exclusion et sa démission de l’armée. Ce qui ne l’empêchera pas tout au long de sa vie de garder et de cultiver de fécondes et amicales relations avec ses anciens condisciples militaires. Ces dernier le lui rendront bien.

Affamé de contacts humains

Charles a une quasi fringale de relations humaines, chaleureuses de préférence: amitiés militaires (Laperrine), relations familiales (sa sœur Mimi, son beau frère de Blic, sa cousine Marie de Blondy, etc.), visites répétées à sa parenté et à ses amis, échange épistolaire dense et suivi jusqu’au dernier jour de sa vie.

Ce besoin de compagnie expliquerait-il sa fièvre de se découvrir des compagnons de vie, des confrères partageant une même fraternité et vivant sous la même règle ? Cette soif de communauté le possédera jusqu’à la fin, mais elle ne sera jamais étanchée. Elle demeurera comme une béance toujours ouverte. Faut-il voir dans ce besoin de compagnie comme un syndrome de l’orphelin qu’il fut un jour? Assez paradoxal chez cet homme dont on dit avoir épousé la solitude.

Un instable?

On note chez Charles une certaine instabilité dans la réalisation de ses choix de vie, surtout après sa conversion. Instabilité expliquée par son désir insatiable d’aller toujours plus loin, vers ce qui est le plus extrême, le plus excessif. Délaisser ce qui est bien pour tendre vers le mieux. Est-ce le syndrome du converti? A peine installé – mais s’installe-t-il? – quelque part, Charles veut partir plus loin. Trappe de Notre Dame des Neiges, puis celle d’Akbès, en Syrie, pour devenir domestique des Clarisses de Nazareth, avant de rejoindre celles de Jérusalem. Enfouissement à Beni Abbès pour descendre ensuite à Tamanrasset et monter à l’Assekrem… Un voyage intérieur et extérieur sans fin. Seules des circonstances indépendantes de sa volonté l’obligent à se poser… pour peu de temps.

Charles avait besoin de transformer ses choix humains en «volontés divines».

Cette «bougeotte» – si j’ose ce terme – pourrait obéir autant à sa curiosité scientifique qu’à son zèle religieux et missionnaire. Les deux peuvent aller de pair. Ainsi, Charles accompagne très volontiers les expéditions militaires – même imprévues – qui lui ouvrent de nouveaux horizon sahariens ou touaregs. Même si ces déplacements l’éloignent pour de longues semaines de ses points de chute habituels, même s’ils bouleversent les règles de vie qu’il s’était fixées. Comme s’il voulait échapper à sa solitude et satisfaire son appétit de découvertes. On peut s’interroger: Charles avait-il vraiment le charisme d’ermite, solitaire? Ou celui d’un fondateur ou d’un responsable de communauté? Sans doute ni l’un ni l’autre. Ceux qui le connaissaient le mieux, comme l’Abbé Huvelin, pressentaient qu’aucun compagnon n’aurait supporté vivre à ses côtés et partager son régime de vie.

Le dirigé et son directeur

Une constante chez Charles: faire approuver – même à posteriori – ses multiples décisions, y compris les plus anodines, par une «autorité» ou un «directeur». Comme pour les valider et lui permettre de les tenir. Charles avait besoin de transformer ses choix humains en «volontés divines». Pour lui, le supérieur qui souvent ne fait que confirmer les désirs du dirigé parle au nom de Dieu. Il suffit de lui obéir pour se rassurer. Le mécanisme subtile de la direction spirituelle était largement répandu dans les milieux ecclésiaux et religieux du 19ème siècle. Charles n’hésite pas à y recourir et à en tirer partie. Ne serait-ce que pour donner un contrepoids à la faiblesse de sa volonté. On déjà évoqué son caractère velléitaire.

L’affection et la piété filiale avec lesquelles Charles entoure ses directeurs et supérieurs ( l’Abbé Huvelin, Mgr. Bonnet, Mgr Guérin) pourraient étonner si on ne se souvenait pas de l’autorité affectueuse et indulgente de Charles de Morlet, le grand-père dont le petit-fils portait le prénom. Pourrait-on parler de transfert affectif? L’orphelin converti a toujours considéré l’Abbé Huvelin comme son père spirituel. Ce dernier a assumé ce rôle pendant des années avec une telle persévérante patience et une telle intelligente lucidité qu’il mériterait de partager un jour avec son dirigé la gloire (?) d’une canonisation. Faut-il rappeler qu’un conseil de famille avait soumis Charles à une curatelle qui l’obligea pendant des années à recourir à l’autorité d’un tuteur pour gérer son patrimoine? Ceci expliquerait-il aussi cela?

Le scientifique

Sa formation saint-cyrienne a révélé à Charles ses dons et qualités de géographe, habile à dessiner des croquis de sites visités, à effectuer des mensurations, à noter des relevés topographiques. Il va mettre en application ces connaissances techniques dans un voyage de reconnaissance et d’exploration au Maroc, de juin 1883 à mai 1884. Il en fera rapport à «La Société de Géographie» qui l’honorera de sa médaille d’or en avril 1885. En 1885, nouveau voyage exploratoire dans le sud algérien et tunisien. En février 1888, parution de son livre: «Reconnaissance au Maroc».

Ces explorations ont fait découvrir à Charles les secrets et les charmes du Maghreb, en particulier ceux du Maroc encore interdit aux «infidèles». Ces voyages auraient pu aussi lui ouvrir les portes d’une carrière scientifique qui correspondait à ses aptitudes et à ses goûts et pour laquelle il était vivement sollicité. Mais sa «conversion» bouleversa ce plan, sans détruire pour autant son intérêt scientifique.

Tout au long de sa vie algérienne et saharienne, Charles manifesta sa curiosité pour les sites qu’il traversait et pour les populations auprès desquelles il avait choisi de planter sa tente, même temporairement. C’est ainsi qu’il en vint à se passionner pour la région où nomadisaient les Touaregs et surtout à se passionner pour les Touaregs eux-mêmes. Il s’intéressa à leur langue, à leur poésie, à leurs coutumes. Charles passait des jours et des nuits à composer avec l’aide de Touaregs arabisés un lexique et même un dictionnaire français-touareg et une grammaire touarègue. Son lexique connut deux versions: l’une allégée à l’usage de l’armée française, l’autre plus élaborée, sans cesse révisée et soumise à d’autres chercheurs avec lesquels il entretenait des contacts scientifiques réguliers. Ce fut l’un d’eux, M.Basset d’Alger, à qui les militaires confièrent «Les poésies touarègues» découvertes dans l’ermitage de Charles au lendemain de son assassinat.
Il va sans dire que le but poursuivi à travers ces recherches n’était pas en premier chef celui de satisfaire la curiosité d’un philologue ou d’un anthropologue, mais, osons le mot, l’amour que Charles portait à ses voisins, auprès desquels il vivait et avec lesquels il voulait aussi converser dans leur langue. Et peut-être un jour les convertir. Etait-ce dans ce but qu’il avait traduit en parler touarègue quelques pages d’évangile?

La conversion

Fin octobre 1886. «Rencontre de l’Abbé Huvelin, vicaire à l’église de Saint-Augusitin à Paris. Retour à la pratique religieuse».

Prêtre solitaire, sans paroisse, Charles ne fut tout de même pas un électron libre.

C’est en ces termes sobres que Sourisseau, son dernier biographe, fait mention de la «conversion» de Charles.
En fait, un long cheminement intérieur l’avait précédée. Un appel qui a mûri au cours de ses équipées désertiques à la vue des priants de l’islam. Sa cousine Marie de Blondy joua aussi son rôle en amenant à l’Abbé Huvelin ce jeune homme qui était son cousin et qui la considérait comme sa mère. Charles voulait exposer au prêtre certaines de ses difficultés religieuses et ce fut…une confession. Le résultat fut une rupture avec la mondanité et la recherche d’une vie exigeante, conforme à cet Absolu qu’il venait de pressentir si ce n’est découvrir.

Charles cherche d’abord sa voie et croit la trouver dans la vie monastique. Fontgombault, puis Solesmes, La Trappe, Solignac et finalement en 1890, Notre-Dame des Neiges, en Ardèche où il prend l’habit des convers et devient frère Marie Albéric. Mais, selon son désir, confirmé par son directeur, c’est en Syrie, à l’Abbaye d’Akbès qu’il prononce en 1892 ses vœux monastiques. Il en sera relevé cinq ans plus tard pour donner libre cours à son désir de devenir le dernier de tous, à l’image du jeune Jésus, ouvrier dans son atelier. En 1897, on retrouve donc Charles à Nazareth, petit frère domestique, au service des Clarisses. Il élut domicile dans une cabane au fond du jardin.

Prêtre, mais pour qui?

Nouveau revirement en 1901. Frère Albéric, redevenu Charles, sollicite de Mgr Bonnet, évêque de Viviers, l’ordination sacerdotale. Dans le but de servir davantage ceux qui auraient besoin de lui. Prêtre diocésain donc, mais sans affectation précise. En fait, ce sera d’abord pour lui que Charles sera prêtre, pour donner libre cours à sa piété eucharistique et célébrer la messe quand il lui sera possible de le faire. On ne le lui permettra qu’en présence d’un «servant de messe» et on lui interdit de garder chez lui la réserve eucharistique. Ces interdits d’un autre âge tomberont le jour où le Procureur des Pères Blancs obtiendra du pape en personne une dispense accordée oralement, sans écrit pour la confirmer, de façon à ne pas effaroucher la Curie romaine.

Le Sahara

C’est au Sahara qu’il choisit de vivre son sacerdoce érémitique. A Beni-Abbès, tout d’abord, en 1901, une oasis algérienne, à proximité d’un camp militaire. Il appellera fièrement cette fondation: «La Fraternité», imaginant le temps béni, qui ne viendra jamais, où de nombreux frères partageraient sa clôture et vivraient de la règle – très dure – qu’il avait composée à leur intention. Il sera l’unique religieux de sa «Fraternité» et sortira souvent de sa retraite pour accueillir et soigner les pauvres et les malades des alentours et offrir ses services d’aumônier à ses voisins militaires. C’est à Béni-Abbès aussi que Charles découvre l’esclavage et s’emporte pour qu’il soit aboli. Autant ses supérieurs ecclésiastiques que les autorités militaires s’empressent de calmer et de refroidir son zèle. Pour eux, sans doute, il y avait mieux à faire.

En août 1905, sur le conseil de son ami Laperrine, Charles s’installe (?) plus au sud, à Tamanrasset, dans le Hoggar, sillonné par les nomades Touaregs. Un séjour discontinu, scandé de plusieurs excursions sahariennes (la découverte de l’Assekrem) et de trois voyages en France. Il en projetait un quatrième quand une mort violente en 1916 brisa ce dernier rêve.

Prêtre solitaire, sans paroisse, Charles ne fut tout de même pas un électron libre. Il relevait de la juridiction ecclésiastique de Mgr. Guérin, préfet apostolique du Sahara, en poste à Ghardaïa, avec lequel il correspondait assidûment.

Aux sources de sa spiritualité

Charles a puisé abondamment à la spiritualité de son époque. Tout d’abord sa dévotion au Sacré-Cœur, en honneur à la Basilique parisienne de Montmartre. Il lui joignit Marie-Madeleine qu’il visitait à la Sainte-Baume. Il priait le rosaire plutôt que son bréviaire, aimait lire les «vies de Jésus» et les «vies des saints». Rien de bien particulier, si ce n’étaient les écrits de Thérèse d’Avila, l’«Imitation de Jésus-Christ» et, curieusement, les sermons de saint Jean Chrysostome.

Il remplit aussi plusieurs carnets de considérations pieuses, de résolutions de retraite, de points de méditation et ne cessa de rédiger des règles de vie pour d’hypothétiques communautés ou associations. Mais, ce qui reste de plus profond sont ses notes inspirées par la lecture quotidienne des évangiles, sans prétention exégétique, dictées par son «Modèle», le jeune Jésus ignoré à Nazareth qu’il veut imiter. Comme lui, Charles veut occuper la dernière place, celle que nul ne pourra lui enlever.

On a gardé aussi le souvenir de ses longues heures nocturnes passées en prière ou en adoration silencieuse. Son ascétisme – excessif – n’est pas non plus passé inaperçu. Ses hôtes s’effraient de ses habitudes alimentaires plus que frugales. Ses amis touaregs durent un jour – inversion des rôles – prendre soin de sa santé dangereusement perturbée. Inutile d’ajouter qu’il vit sans aucune exigence de confort: une natte lui suffit pour dormir; il marche sur le sable, alors que d’autres sont à cheval ou à dos de chameau.

La clef de sa vie spirituelle ne serait-elle pas qu’en toute chose, même les plus pénibles, Charles veut voir la marque d’une Providence qui l’enveloppe totalement. D’où son extraordinaire sérénité face au malheur. L’abandon à la Providence est une caractéristique de la spiritualité de son époque. Que l’on se souvienne du succès du livre attribué au Père Caussade «L’abandon à la Providence divine», publié dans la deuxième partie du 19ème siècle, le siècle de Charles

Le missionnaire

Charles partageait sur l’islam les appréciations négatives de ses compatriotes de la fin du 19ème siècle. Jugements largement partagé par le cardinal Lavigerie. Charles ne pouvait que prendre en pitié les «indigènes» qui l’entouraient, vivant dans les «ténèbres» que la France avait mission de dissiper. A cet effet, il comptait beaucoup sur l’engagement de chrétiens français, religieux ou laïcs, pour entreprendre cette mission «civilisatrice» dont ils devraient se sentir responsables. Il rêvait d’une Algérie «pacifiée» couverte d’écoles modernes, d’hôpitaux, de voies de communication, un pays où les pauvres seraient pris en charge. Bref, un nouveau pays, émule de la France.

Pour y parvenir, il fallait d’abord gagner l’estime et l’amitié des populations «indigènes», en vivant proche d’elles et même au milieu d’elles. Il fallait prendre le temps de les «apprivoiser». Le moment de l’annonce explicite de l’évangile n’était pas encore venu, pas plus que celui de l’affichage de signes chrétiens ostentatoires en terre d’islam. Dans ses dernières années, Charles renonce aux insignes religieux cousus sur sa tunique. Il parle de «débroussaillage» ou de «défrichage» d’un terrain où pourraient fleurir un jour l’évangile. Au gré de leur éveil culturel, les «indigènes», devenus peu à peu «civilisés», laisseraient tomber eux-mêmes les oripeaux de l’islam pour revêtir l’habit chrétien. Donc, aucune pression de Charles sur les musulmans en vue d’obtenir leur conversion. Seul l’exemple de «bons chrétiens français» vivant au milieu d’eux pouvait révéler le Maître qu’ils avaient pour modèle. Charles prie avec instance pour que ces hommes et ces femmes de France arrivent sans tarder au Sahara et dans le reste de l’Algérie.

L’héritage

Charles est un homme de son époque. Séduit par les perspectives d’une colonisation réussie, couronnée par la foi chrétienne. Un programme devenu désuet et caduc. Ses compatriotes manifestement ne l’ont pas suivi. La guerre d’Algérie du 20ème siècle atteste cet échec.

Demeurent la recherche d’absolu (Dieu) qui a rempli la vie de Charles et son amitié pour Jésus, reconnu dans son humaine pauvreté et son dénuement. Vertus concrétisées par sa vie et consignées dans ses écrits spirituels. Leur style est peut-être suranné, ce qu’ils disent ne cesse pour autant de nous interpeller.

Demeurent aussi son respect, sa loyauté et son empathie pour les pauvres avec qui il avait choisi de vivre. Quelle leçon pour notre temps où l’accueil des réfugiés et des migrants nous provoque.

Demeurent enfin les nombreuses familles spirituelles et tous les groupes qui se réclament encore aujourd’hui d’une part de sa richesse spirituelle. Elle nous dépasse tous.



Charles de Foucauld, «un mystique dont le visage, l’âme et la vie sont telles une ancienne mosaïque avec ses éclats colorés et ses zones d’ombre. Un barde des dunes qui chante en balayant la poussière au midi d’un cloître perdu que le dur soleil d’Algérie a déjà désherbé. Un moine qui chante en silence que seul Dieu est Simple et Amour. Un maître qui nous donne le courage de plonger dans là Solitude de nos déserts intérieurs pour chercher Sa Face dans cette Présence qui se laisse parfois deviner. Un grand amoureux, un très grand amoureux de la Sainte Trinité! Un homme libre, que nous ne pouvons saisir à moins de succomber au désir fou de le suivre. Son entrée dans la demeure du Père restera probablement un mystère, mais son désir de nous y conduire en suivant le Christ au travers de ses lignes et de ses lettres reste une invitation si claire! Chaque année Charles de Foucault ouvre la première porte du calendrier de l’Avent, nous entraîne vers une joyeuse ascèse… Haut les cœurs à Sa suite, en avant !»
(Une «amie» de Facebook)

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 Guy Musy op, rédacteur responsable de la revue Sources

bravo pour cet fine description du devoue’ qu’etait foucault…et pour moi musulùmant . je reste sidere’ par un personnage hors du commun…une foi rare de nos jour…et puis avec sa derniere priere de l’abondant. il m’a
touche’ tout au fond du ceour….
que sa vie et ses actions soit des exemples pour les temps a venir et pour les hommes……………………………………..


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