Revue Sources

[print-me]Martin Luther avait publié 95 thèses à débattre. 500 ans après, en voici 10 fois moins, c’est-à-dire 9.5 thèses pour réfléchir à notre engagement pour l’unité des chrétiens.

  1. L’unité est le désir du Christ pour lequel il a prié (Jn 17). L’Esprit-Saint en est le grand artisan. Pour celui qui se dit chrétien, l’œcuménisme fait donc partie de son identité : elle n’est pas une option, mais un devoir.
  2. Chaque Église a sa richesse à laquelle elle ne peut, ni ne doit renoncer. On ne peut jeter par-dessus bord ce qui nous a porté jusque-là. Et nous ne devons pas attendre cela de nos frères et sœurs d’autres confessions chrétiennes. Ni eux, ni nous ne pouvons devenir infidèles.
  3. Notre identité chrétienne est marquée par notre confession, son histoire, sa mentalité, ses rites, ses convictions de foi, sa structure, en un mot : sa richesse. Le dialogue œcuménique est un échange de dons, un partage des richesses.
  4. L’œcuménisme n’est donc pas de se mettre d’accord sur le plus petit dénominateur commun. Il n’est pas un processus d’appauvrissement. Mais il est une croissance, un apprentissage, un gain, un processus d’enrichissement réciproque. Nous devons devenir une bénédiction les uns pour les autres. Il s’agit de participer à nos richesses respectives, et de se réjouir de voir l’action de l’Esprit-Saint chez les autres.
  5. L’unité est un don de l’Esprit de Dieu. C’est Lui qui peut toucher les cœurs, les ouvrir à la vérité de l’autre et allumer l’amour pour l’autre. Nous, nous pouvons préparer le terrain, enlever les obstacles, créer les conditions pour se rencontrer.
  6. L’œcuménisme spirituel est le cœur de l’œcuménisme. Tout chrétien a accès à la prière. Sans une spiritualité de l’unité et de la communion, l’unité institutionnelle manque de vie. Une spiritualité de communion veut dire accepter l’autre dans son altérité, voir en lui un cadeau qui m’est fait, porter le fardeau de l’autre, partager ses joies et ses peines.
  7. L’œcuménisme est un défi à vivre : retrouver la vie commune, apprendre à beaucoup mieux nous connaître. Bien qu’il y ait certaines choses que nous ne pouvons pas encore faire ensemble, nous serions bien plus avancés si nous faisions et vivions ensemble tout ce qui est possible dès maintenant. Et c’est un beau témoignage que de montrer qu’on peut vivre ensemble, même s’il subsiste des divergences sur l’un ou l’autre point.
  8. La route de l’œcuménisme n’est pas une piste illuminée de bout en bout. Nous avançons comme avec une lampe qui n’éclaire la marche qu’à mesure de la progression. Cette lampe, c’est la Parole de Dieu. Il y a assez de lumière pour chaque jour et pour le pas suivant.
  9. Ce serait une erreur de refuser d’avancer simplement parce que le dernier pas n’est pas encore clair. Il importe de faire ici et aujourd’hui ce qui est faisable, nécessaire, possible. Nous ne sommes pas maîtres de l’histoire. C’est un Autre qui est le Maître. Il suffit de s’en remettre à lui, à l’Esprit qu’il a promis.

9½. Que l’Esprit de Dieu nous unisse toujours davantage et nous aide à suivre Jésus Christ pour construire ensemble la grande famille des enfants de notre Père qui est aux Cieux.[print-me]


L’abbé Christophe Godel, vicaire épiscopal pour le canton de Vaud, a participé le 4 novembre 2017 au culte d’ouverture du Jubilé des 500 ans de la Réforme en l’église St-François de Lausanne. Il a prononcé l’allocution qui suit.

(Source : Eglise Catholique dans le canton de Vaud)

Je souscris pour l’instant à 95 % 🙂
Et je souscrirai à 100% si un protestant ou un orthodoxe commente ici qu’il souscrit aussi aces 9 thèses et demi ! 🙂


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