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Pourquoi s’engager au service du Pape?

Un cumul de raisons m’ont conduit à faire mes valises et à les déposer au Vatican. Tout d’abord ma foi. Le Pape est un personnage incontournable dans la vie d’un catholique. Il est successeur de Pierre, l’apôtre sur qui le Christ a bâti son Eglise. Je regardais donc avec une certaine admiration ces gardes servir le Pape. Il y eut aussi l’attrait de la vie communautaire. Les expériences inoubliables vécues avec les collègues resteront l’un des points phares de mes deux ans de service à Rome.

De plus, j’avais envie d’aventures. Le fait de quitter la maison paternelle pour découvrir un nouveau lieu, qui plus est dans un autre pays, me réjouissait beaucoup. Rome est une ville remarquable avec ses lieux riches en histoire, sa culture et sa gastronomie. Mes sorties furent autant de surprises…

Est-on réellement prêt à donner sa vie pour le Pape?

Profondément convaincu de la mission qui m’a été confiée, j’étais prêt à donner ma vie pour le Saint-Père et je le suis toujours, puisqu’un Garde Suisse le reste à vie.

Comme le dit l’évangile de Jean: « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15,13).

Il ne faut cependant pas prendre mes propos comme ceux d’un fan de pop star. Nous sommes, tout comme des militaires professionnels, appelés à servir les intérêts de notre pays, en l’occurrence ceux du Saint- Siège. Une de nos missions consiste à protéger le Pape et le collège des cardinaux lors de la vacance du siège apostolique. Et cela, « de toutes nos forces; sacrifiant, si nécessaire, notre vie pour leur défense » (extrait du serment d’un Garde Suisse). Ce geste, tel que je le perçois, est un abandon total. En sacrifiant notre vie, nous nous donnons totalement à l’autre. Comme le dit l’évangile de Jean: « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15,13).

Que retire-t-on d’un tel engagement?

Cet engament a marqué profondément ma manière de vivre ma foi. Dans ma jeunesse, aller à la messe représentait aux yeux de mes camarades quelque chose d’incompréhensible. De ce fait, je me taisais sur mes convictions. La Garde Suisse a totalement changé la donne. En effet, nous sommes dans un milieu où la majorité se « bat » pour les mêmes idées et les assument. Je ne suis pas prosélyte, mais si quelqu’un m’aborde et me demande si je crois en Dieu, je ne vais plus esquiver la question.

Mon engagement fut aussi l’occasion d’apprécier des valeurs tels que le respect, l’amitié, la confiance, la fidélité ou encore la rigueur. Ce ne sont pas que des mots qui passent plus ou moins bien dans un CV, mais un savoir être et un savoir vivre qu’il est possible de reproduire au quotidien.

Comment vivez-vous l’engagement aujourd’hui?

Je ne suis pas un saint et Dieu sait que la route est longue pour y parvenir. Je m’efforce donc de vivre selon l’Evangile en me comportant le mieux possible et en essayant de faire transparaître la joie et l’amour du Christ qui m’animent au quotidien.

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Loïc Fahrni fut l’un des trente-trois Gardes Suisses qui en mai 2006 prêtèrent serment de fidélité au pape Benoît XVI. Aujourd’hui, marié et père de deux enfants, il est administrateur du Centre Catholique Romand de Formations en Eglise (CCRFE). Sources l’a rencontré.

 

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